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L’Éclaireur de l’arrondissement de Coulommiers, 26 août 1866

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L’Éclaireur de l’arrondissement de Coulommiers
26 août 1866


Extrait du journal

CHRONIQUE A Monsieur le Rédacteur de l’Eclaireur. L’indisposition qui a obligé l’Empereur à quitter brusquement Vichy, et dont l’opinion publique s’est vivement émue, paraît avoir cessé. Le Moniteur de samedi en donne la nouvelle en ces termes, accueillie avec joie par toutes les classes sociales, et à la Bourse par un mouvement de hausse : « L’Empereur, accompagné du général de Castel nau, un de ses aides de camp, est sorti aujourd’hui à quatre heures en voiture du palais de Saint-Cloud. c Sa Majesté a parcouru le boulevard de l’Empereur, la plaine de Longchamps et le bois de Boulogne. u Elle a été accueillie par les acclamations chaleu reuses de la population qui se trouvait sur son pas sage. » Hier l’Empereur a été rendre visite à l’Impérattice du Mexique au Grand-Hôtel. Malgré ce prompt rétablissement, l’Empereur n’ira pas cette année au camp de Châlons. Le camp est dis sout à partir d’aujourd’hui 20 août, et les différents corps commenceront à partir immédiatement. Les mouvements auront lieu par étapes ; les régi ments de la garde reviendront à Paris vers la fin du mois. Le maréchal Régnault de Saint-Jean-d’Angély, commandant le camp, distribue aujourd’hui les ré compenses accordées aux officiers et soldats de divers corps. A l’occasion de la fête nationale du 15 août, l’Impé ratrice a daigné répartir, sur la proposition du minis tre de l’intérieur, une somme de 70,000 francs entre les soixante-quinze sociétés de charité maternelle dont l’organisation a été approuvée. Jamais on n’avait >u pour la fête du 15 août un concours de monde plus considérable que cette année. La foule était accourue de tous les points du territoire, attirée par les magnificences parisiennes, et cette fête eût été incomparablement belle, si uu déplorable ac cident n’était venu en attrister la fin. Je veux parler du malheureux événement arrivé à 10 heures du soir sur le pont de la Concorde, dont toute la France s’est occupée. A l’heure qu’il est vous en connaissez aussi bien que moi la cause et les poignants détails ; aussi n'ai-je rien à dire à cet égard. J’ajouterai seule ment que jusqu’à présent, le nombre connu des vic times se décompose ainsi : huit morts transportés à la Morgue, sur lesquels sept ont été reconnus. Vingt et un blessés, dont dix ont été transportés à leur domicile et onze à l’hôpital de la Charité. De ces derniers, deux ont pu sortir hier. Sur les neuf restants se trouvait une femme dont l’état paraît désespéré. On dit que seize ou vingt enfants ont été recueillis dans les postes de police, sans que les parents les aient fait réclamer jusqu’ici. Ai-je besoin d’ajouter que sur l’ordre de l’Empereur, des secours immédiats ont été envoyés aux familles nécessiteuses des blessés ? Par suite de la nouvelle destination du Champ-deMars, où s’élève comme par enchantement le palais de la future exposition universelle, le feu d’artifice a dû être tiré sur le pont des Invalides, pont immédia tement parallèle à celui de la Concorde, où est arrivé l’accident. Certes, je ne veux blâmer personne, car les mal heurs sont ce qu’il y a de plus difficile à prévoir. Mais je suis persuadé que ce sera la dernière fois, comme c’était la première, qu’on donnera un feu d’artifice sur uu des ponts de Paris. Les inconvénients de toute nature sont en effet trop évidents. La pluie continuelle attriste depuis longtemps nos villes et désole nos campagnes. Les récoltes se per dent et les affaires ne vont pas ; de mémoire d’homme, on n’avait vu un mois d’août aussi pluvieux ; ce n’est qu’un cri, qu’une lamentation générale. Cet excès d’humidité, dans un mois où d’habitude tout est brûlé par le soleil, cette situation déplorable particulière à la France et à l’Angleterre serait due à un des phénomènes physiques les plus extraordinaires de la nature, nommé le Gulf Strean, signalé déjà en 1817. Je donne ici l’opiuion des savants et des poètes, devant lesquels je m’incline. Ce Culf strean est un grand courant d’eau chaude qui part du golfe du Mexique pour se rendre dans l’Océan arctique. 11 parait que cette année, comme en 1817, il a rencontré dans son cours gigantesque une...

À propos

L'Éclaireur de l'arrondissmeent de Coulommiers fut lancé en 1848 avec une mission claire : éclairer ses lecteurs des nombreuses et inestimables vertus de la République. En 1852, le journal accueille cependant l'Empire avec le même enthousiasme. Il change de titre en 1892 pour devenir L'Éclaireur de Seine-et-Marne. Renommé Le Petit Seine-et-Marne en 1899, le journal disparaît cependant la même année.

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