Extrait du journal

Berrichons de Buffalo Communiquez votre enthousiasme à tous ceux qui n'y étaient pas ! rez des COMBATTANTS de la PAIX et de la LIBERTÉ ! Quel enthousiasme ! Quel ambiance ! Quelle joie dans les regards î Quel espoir rayonnant sur tous les visages de ces dizaines et dizaines de milliers d’hommes et de femmes de Paris, de France et du monde qui, dimanche, se pressaient dans les tribunes, sur la pelouse, sur les pistes et dans les alen tours de Buffalo ! Nous pouvons dire, sans crainte de forcer la vérité, com me le grand orateur anglais, le député Zilliacus, que « jamais de mémoire d’homme, nous n’avions vu pareille chose ». Décrire la manifestation de Buffalo des Partisans de la Paix est impossible. Des choses comme celle-là ne peuvent se raconter, il faut les voir, les entendre, les vivre î Car ce’st bien cela, le fait à retenir : Une foule immense, une multitude enthousiaste composée de types aussi divers, vibrant à un unisson qu’aucune note dis cordante n’est venue ternir. Tous les participants, qu’ils soient délégués des 64 nations au Congrès; qu’ils soient membres des caravanes venues de TOUS les départements français, de Suisse, de Belgique et de Hollande; qu’ils soient simples spectateurs, TOUS étaient ve nus là pour manifester leur volonté de VIVRE EN PAIX. Les oreilles des fauteurs de guerre à travers le monde ont dû siffler terriblement en cette après-midi ensoleillée du 24 avril 1949. Puisse cet avertissement leur être salutaire î Car après Buffalo, qui ainsi que l’a si magnifiquement exprimé Frédéric Joliot-Curie qui présidait — Buffalo n’est pas une apothéose, mais un commencement — les partisans de la Paix sont bien décidés à devenir les ARTISANS DE LA PAIX. Chaque délégué, chaque participant de dimanche rentré dans son pays, dans sa province, dans son village, dans son usine, ayant acquis la conscience des forces de paix, sera plus fort pour lutter contre les forces de guerre. C’est le mérite de la grandiose manifestation de diman che, d’avoir rendu aux plus pessimistes la confiance ; la guerre est parfaitement évitable, et elle sera évitée si, comme à Buf falo. toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté s’unissent. Voilà ce qu’ont compris des milliers et des milliers de « simples gens » depuis dimanche. Pour reprendre le mot d’ordre de Buffalo ; « La paix du monde est entre nos mains; unissons-nous pour la sauver. » Et qu’ont à faire les Berrichons dans cette affaire ? direzvous. Les Berrichons — qui n’ont pas été les moins remarqués à Buffalo — ont d’abord à parler, à parler sans cesse de ce qu’ils ont vu, entendu, ressenti au cours de cette journée inoubliable. Il faut qu’ils soient capables de communiquer à leurs camarades de travail, à leurs voisins, à leurs amis, à tous les Berrichons, cet enthousiasme qui était le leur dimanche soir et qui n’est pas prêt de faiblir. Et ce faisant, ils auront droit, demain, commme des mil lions d’hommes et de femmes à travers le monde, au titre envié de COMBATTANT DE LA PAIX ET DE LA LIBERTE. André LALOUE....