Extrait du journal

par Louis LALOY l’histoire de la philosophie, la morale à la constatation d’un ensemble de règles de con duite, assurant la stabilité d'une société hu maine. La morale devenait sociale. Après la guerre, elle est devenue politique, parce qu’on s est aperçu, par l'exemple de plusieurs pays, que l’ordre de la société pouvait être réformé et même bouleversé de fond en comble par l’avènement d’un autre régime, muni de pleins pouvoirs Mais si l’enseignement de la morale à l’é cole primaire dépend des opinions politiques de l’instituteur, comment en assurer l’unité ? Et comment l’empêcher de combattre le régi me établi ? Un maître communiste ou fasciste, si on le traduit devant un conseil de disci pline, n a-t-il pas le droit de poser la question préalable et de demander au nom de quels principes on le met en accusation, puisque la morale de nos jours a cessé d’être dogma tique ? M. de Monzie a bien vu cette difficulté et n’y voit d’autre remède que l'abstention. L'enseignement de lu morale n est pas, selon lui, de la compétence de l’Etat, qui doit <« re venir de son erreur et se limiter à comman der, sans persuader ni discuter ; ainsi seule ment il sera pleinement laïque ». Mois alors, quelle sera la justification de son autorité ? Devra-t-on lui obéir simplement parce qu’il se trouve le plus fort ? D accord avec mes maîtres chinois, et aussi avec les grands législateurs de tous les temps, j’estime que Ton a fait fausse route en met tant la morale sous la dépendante de 'a poli tique, alors que la politique au contraire doit être un chapitre de la morale. Aucun gouver nement n’est légitime, s’il ne représente une idée. L'ancien régime représentait le droit divin, que la Révolution a remplacé par le droit naturel. La république est fondée sur...