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L’Ère nouvelle, 11 septembre 1930

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L’Ère nouvelle
11 septembre 1930


Extrait du journal

de résolution que notre ministre des affaires étrangères sortit de sa poche à l’instant du vote. Est-ce à dire qu’au cours de cette conféren ce l’accord fut unanime et continu. Elle se tint à huis clos, mais on a su pourtant que, pour M. Briand, la partie fut assez dure. Per sonne, sans doute, ne pouvait se déclarer hostile au principe d’une union européenne, puisque ce principe avait été adopté l’an der nier, à l’unanimité des représentants des gou vernements européens. Mais tout le monde n’était pas également pressé d’en poursuivre la réalisation. M. Henderson protestait de sa sympathie pour le projet de M. Briand et proposait que la conférence affirmât solennellement cette sympathie. M. Grandi l’approuvait. Mais M. Briand, qui sait ce que parler veut dire, désirait autre chose qu’une affirmation de sympathie. On proposait de communiquer purement et sim plement à l’assemblée le rapport de notre ministre des affaires étrangères, sans autres conclusions, et on voulait le charger de cette communication. Il s’y opposa formellement. Si l’on désirait un exposé objectif, il ne pou vait se charger de ce soin. Pour qu’il accep tât de porter lui-même la question devant l’assemblée, il fallait qu’on lui laissât le moyen de soutenir son projet et d’v dévelop per ses conclusions. Le représentant de la Belgique tentait de concilier les deux thèses. M. Marinkovitch soutenait M. Briand. M. Curtius ne le com battait pas. Enfin, M. Briand reçut le mandat dans la forme où il était disposé â l'accepter et les membres de la conférence, à l’unanimité, M. Henderson y compris, adoptèrent son projet de résolution. M. Briand avait gagné la première man che. Il est certain que, devant l’assemblée, il devra vaincre des difficultés nouvelles. Car il tient à poursuivre la réalisation de son pro jet. Il est soutenu, dans cette volonté, r» ir !,. sentiment de l’immense majorité de ses rompatriotes qui veulent la paix et la mise en œuvre des moyens propores à l’obtenir. Raymond LEONARD. Voir la suite en 3e page, colonne 5...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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