Extrait du journal

Il se nomma M. Zavalas, était Grec et fa briquait confiserie et glace dans la ville de Detroit. Comme il était célibataire, tout le I monde tomba d’accord qu’il avait pleinement ! le droit de faire un brin de cour à Mlle Lilly Ferma. Garçon intelligent, beau parleur, élé gant, galant homme et danseur émérite, voilà assez de qualités pour faire un mari idéal, sur tout quand l’on est millionnaire. Heureuse et versant des larmes de joie, Lilly se rendit chez le maire afin de convoler selon les règles établies en pays démocratique. M. Zavalas, exultant, s’en fut à Detroit en compagnie de sa jeune épouse, car les affaires sont les affaires. On ne saurait longtemps abandonner une industrie si absorbante aux mains des étrangers. La première déception de la nouvelle million, naire fut de n’habiter que deux modestes chambres prises en sous-location dans un ap partement. — Attends, chérie, nous ferons construire un palais. Vivons là, en attendant ; le passage de ce modeste logis à notre somptueux palais, voilà une belle surprise en perspective... Deuxième déception : monsieur rentrait à minuit... Pourtant, il se montra ardent, épris, amoureux et vraiment il adorait sa femme... D’où venait donc cette longue absence ? — Mais, mon cœur, les affaires ! — Tu sais, mon ange, je voudrais voir no tre usine... —Comment I Toi, mon trésor, tu viendrais te salir dans un pareil milieu 1 Ah 1 non, ja mais de la vie ! Aimante, confiante et crédule, elle n’insista...