Extrait du journal

L’eau envahit les champs, assiège les maisons Comme les débordements imprévus de la Seine, cet hiver dernier, devant les populations impuissantes, semèrent la désolation dans les environs et dans la traversée de Paris, — comme tant d’autres fleuves, rivières ou torrents, qui, çà et là. sur plusieurs points de la France, ont également rompu leurs digues naturelles, par suite de l’abondance persistante des pluies de cet été diluvien,— de même, notre serpentine et capricieuse Isère, qui depuis si longtemps était restée bien sage, vient à son tour de sortir impétueusement de son lit, pour répandre ses eaux lumineuses, en amont et en aval de Grenoble, à travers les plaines fertiles de la vallée du Grésivaudan, détruisant partout les récoltes et anéantissant, en quelques heures, avec l’espoir des futures moissons, les modestes et âpres ressources de nos laborieux agriculteurs, — témoins consternés de tant de ruines. Mais, du moins, ce lamentable sinistre est-il l’occasion d'un nouvel exemple de haute solidarité sociale, par l'empressement qu'ont mis à se former les Comités de Secours immédiats, par l'admirable élan avec lequel nos concitoyens ont répondu à l'appel de détresse des malheureuses victimes de cette inondation....