Extrait du journal

parlementarisme. Les applaudissements, les rires approbatifs qui l'accueillent prouvent que le public partage le sentiment des auteurs et s'associe à leur campagne de dénigrement. Etrange retour des choses d'ici-bas. Il y a soixante ans, toutes les sympathies, tous les enthousiasmes allaient au régime parlementaire; les républicains, les orléanistes s'alliaient pour le défendre, c'était un bélier dirigé contre le gouvernement impérial, c'était, par excellence, l'arme de l'opposition... Que n'attendaiton pas, que n'espérait-on pas de cette conquête, si ardemment poursuivie? Aujourd'hui qu'elle est faite, on n'en veut plus. Elle provoque un déchaînement de railleries et d'invectives. Les ennemis de la République la combattent comme, autrefois, les ennemis de l'Empire la désiraient, l'appelaient. Et que ce changement d'humeur soit dans une large mesure justifié, je ne le conteste pas. Le parlementarisme a engendré le politicien. Et le politicien, tel que MM. Paul Bourget et André Beaunier le définissent, est un assez triste personnage, le produit et le reflet de son milieu, un de ces « microbes (selon le mot de Melchior de Vogué) qui vivent aux dépens d'un organisme laborieux ». Cet organisme, M. Bourget le qualifie de la sorte: « Hideux mélange de grandiloquentes formules et de bas appétits, de surenchères éhontées et de lâches capitula tions. Ah! nos philosophes et nos moralistes ne sont pas tendres pour MM. les députés et les sénateurs! Emile Faguet,...