Extrait du journal

Voilà plus de cinquante jours que la grève de Decazeville est commencée, et elle n'est pas encore terminée. Ces cinquante jours de chômage représentent plusieurs millions perdus par la Compagnie et par conséquent par les ouvriers. Pendant ce temps, les économies des malheureux mineurs s'épuisent, les secours qui leur ont été envoyés par quelques municipalités touchent à leur terme, et il faudra bien, quoi qu'il arrive, que les travailleurs se remettent à la besogne. A quoi donc aura servi cette triste équipée ? Elle aura valu quinze mois de prison aux deux principaux meneurs de la grève, la perte de leurs économies aux ouvriers, et ils n'auront obtenu, en définitive, que des concessions insignifiantes et pour ainsi dire platoniques. On assure, en effet, que leurs prétentions ont sensiblement baissé. Il n'est plus question de leur donner la propriété de la mine, que quelques flagorneurs leur avaient fait entrevoir. Ils se bornent à demander le ren-...