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Les Lettres françaises, 10 janvier 1947

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Les Lettres françaises
10 janvier 1947


Extrait du journal

' Vous quittant, je fis observer à M. Francis Jourdain, qui m'avait servi de second parrain, que deux familles d'intel'ligences s'opposent. Il m'avait été donné de rencontrer la veille M. Malraiix, 'dont le talent et la vivacité avaient exténué mon admiration ; cet écrivain .fulgurant, ' dont 'e langage elliptique et les tics précipités disent bien l'extraordinaire personnalité, m'avait proprement annihilé. Non que je veuille dire ferreux le mépris de M. Malraux, non : c'est le propre de son génie de vous humilier, vous décourager, voùs stupéfier, vous écrabouiller, vous pousser au suicide. Tout au contraire, au sortir d'un entretier. avec vous, monsieur le. professeur, le plus modeste s'extasie : « Quoi ! je suis si intelligent ! M. Lange>/in et moi, que n'avons-nous pas découvert en quelques instants ! - quel grand homme je fais ! ':1> C'est que votre lucidité est pour ainsi dire contagieuse ; c'est que vous êtes le sel de- la terre, le levain de notre pain, monsieur, tandis que d'autres courent égoïstemenr le monde, à.la recherche d'une clé qui ouvrirait leur prison intérieure....
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À propos

Organe du Comité national des écrivains, Les Lettres françaises est un hebdomadaire français culturel fondé clandestinement en 1942 sous l'Occupation par les écrivains Jacques Decour et Jean Paulhan. S'élevant contre le régime de Vichy, le titre a pu bénéficier de la collaboration de nombreux artistes comme Raymond Queneau, François Mauriac ou Louis Aragon, qui en deviendra rédacteur en chef en 1953 avec le soutien financier du Parti communiste.

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