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Les Tablettes des Deux-Charentes, 1 juillet 1884

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Les Tablettes des Deux-Charentes
1 juillet 1884


Extrait du journal

Qu’on en juge par ce passage du discours de M. Delafosse : Qu’avons-nous à faire ? Il faut promettre notre concours, il faut aller à la Conférence, mûis ù la condition de recouvrer, en échange de notre concours, une partie au moins des intérêts et des droits dont on nous a dépos sédés. De deux choses l’une, en effet : ou l’An gleterre considère l’Egypte comme une an nexe de ses possessions coloniales, comme un fief conquis par les armes et lui apparte nant par la possession d’état : et alors il est bien inutile de négocier, et il serait inutile d’aller à la Conférence, parce qu’on irait se heurter à un conflit. Si l’Angleterre émettait une pareille prêtçjition, il n’y aurait.,qu’une conduite à tenir: ce serait de s’unir aux puissances intéressées pour maintenir en semble les droits et les intérêts qui nous sont communs, de s’opposer à ce qu’aucune at teinte soit portée aux pouvoirs de la caisse de la Dette, qui est, comme je le disais tout à l’heure, la clef des finances égyptiennes, et d’empêcher enfin toute modification à la loi de liquidation. Ou bien l’Egypte, au contraire, et j’em prunte ici les expressions de l’honorable M. Jules Ferry, l’Egypte n’est ni une chose fran çaise ni une cliose anglaise. C’est une terre internationale, une terre européenne, et qui doit être neutralisée. S’il en est ainsi, pour quoi ces négociations à deux, lorsque toutes les puissances sont convoquées ensemble pour délibérer et statuer ensemble? Que signifient ces précautions que vous mettez au seuil de la Conférence ? Et de quel droit, à quel titre, pour quel objet, pour quelle fin disposez-vous d’avance et séparément d’une propriété que vous appelez commune, et usurpez-vous sur le domaine de tous ? (Très bien ! très bien ! à droite.) Messieurs, ce sera là mon dernier mot. Je demande au Gouvernement d’aller à la Con férence les mains libres et la volonté ferme, et de solidariser son action diplomatique avec celle des autres puissances, puisque ses négociations préliminaires n’ont abouti qu’à notre dépossession. La Chambre a si bien compris la valeur de ces conseils qu’elle a consenti à voter l’ordre du jour pur et simple, mais seule ment après que M. Jules Ferry, renonçant au droit que lui donne la Constitution, eut formellement promis de ne rien conclure à la Conférence, sans le soumettre à l’examen du Parlement. o. R....

À propos

Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.

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