Extrait du journal

C’est demain que le Parlement doit re prendre les travaux de la session, interrom pue par des vacances de six semaines. L’ordre du jour sera la première question que la Chambre «les députés aura à régler dès le début. Un sait que, dans sa dernière séance, elle avait laissé inachevée la discussion de la I.»| sur le recrutement; elle aura donc à décider tout d’abord si elle entend reprendre l’examen de ce projet ou l’ajourner indéfini ment : la première solution est la plus pro bable. Le projet de loi relatif à la révision des lois constitutionnelles sera déposé samedi, 24, et l’urgence réclamée par le Gouvernement. On assure que ce projet, tel que M. Jules Ferry veut le présenter à la Chambre, com prend quatre propositions : 1° modification dans le mode de désignation du nombre des délégués municipaux à adjoindre au corps électoral sénatorial ; 2° changement dans le système d’élection des inamovibles ; 3° attri butions financières du Sénat ; 4° suppression des prières publiques prévues par le dernier paragraphe de l’article 1er de la loi du 15 juil let 1875. Ce projet serait particulièrement destiné, on le voit, à satisfaire les ennemis du Sénat. Entre temps, la commission du bud get désespère d’arriver à réaliser pour 1885, des économies supérieures à 40 millions ; dans ce cas, on serait obligé de recourir b un expédient quelconque pour équilibrer le budget de 1885, et quelques membres de la commission ont l’intention de proposer une lui sur le vinage, qui, d’après eux, rapporte® rait au Trésor une somme annuelle de 20 à 25 millions !... C’est seulement par une décla ration au Sénat et à la Chambre des députés que le ministère fera connaître la conclusion du traité de Tien-Tsin. « Le Gouvernement, observent les feuilles officieuses, ne possède que la copie du traité qui lui a été transmise par dépêche, et l’on ne pourrait soumettre à un vote que l’instrument original du traité. Or, celui-ci sera apporté à Paris par le commandant Fournier, qui ne pourra être ici qu’à la fin du mois de juillet au plus tard. l)’ici là, selon toutes probabilités, le traité complémentaire que M.Patenôtre va négocier sera conclu. M. Patenôtre, en effet, sera dans les premiers jours de juin, à Tien-Tsin ou à Pékin, et l’on sait que le traité complémen taire doit, aux termes de celui de Tien-Tsin, être conclu dans le délai de trois mois. C’est ce traité complémentaire qui, en même temps que le traité de Hué, sera soumis à la ratifi cation du Parlement. » On dit que les plus grosses difficultés tou chant la conférence relative aux affaires d’E gypte , sont aplanies : l’Angleterre aurait renoncé à sa prétention de limiter les attri butions des plénipotentiaires à la question financière, et la France aurait toute liberté d’évoquer d’autres questions. M. Camille Barrère, agent diplomatique de France au Caire, quitte l’Egypte, demain, et sera bientôt à Paris, où il est appelé par le ministre des affaires étrangères, pour fournir des rensei gnements sur les sujets dont la prochaine conférence s’occupera. — La situation en Egypte ne se modifie pas, d’ailleurs. On mande du Caire que le gouverneur de Dongola refuse de se retirer; il déclare que s’il recevait des renforts, il pourrait reconquérir le Soudan. Le gouvernement anglais ne faisant plus d’ob jection à l’envoi d’un bataillon de l’armée égyptienne, sous les ordres d’officiers anglais à Wadi-Halfa, le départ aura lieu aussitôt après l’arrivée à Assouan, d’un autre batail...