Extrait du journal

due vieille gravure Permettez-moi une petite communication» dont vous ferez l’usage que bon vous semblera. J’ai trouvé, il y a quelques jours, une vieille gravure si ravagée par le temps et les rats que j’ai eu de la-peine à la reconstituer et à ia déchiffrer. Si j’en crois les déchirures faites aux quatre angles, cette gravure a dû être attachée par quatre clous à la paroi d’un ap partement quelconque. Elle y était fort à sa place et valait, ce me semble, lés portraits de Garibaldi, de Gambetta, du président de la République et de la République elle-même. Ma gravure date, autant que je m’y connais, de la fin du règne de Louis XV ; elle repré sente. avec le costume de cette époque, un prêtre, un soldat et un laboureur se donnant la main. Au bas de la figure du prêtre, on lit : Je prie pour la France. Sous celle du soldat : Je la défends. Sous celle du laboureur : Je la nourris. Les éditeurs d’images populaires d’Epinal ou d’autres lieux devraient reprendre cette idée et refaire ma gravure. Je m’abonne d'avance à cent exemplaires. Le placement en est tout trouvé. Je me pro pose de les envoyer par la poste, à cent ou vriers républicains de ma connaissance, qui sont persuadés que les prêtres ne servent à rien, et les soldats à pas grand’ehose. Us n’osent en dire autant des laboureurs; mais je suis sûr que, dans leur for intérieur, ils ne les trouvent bons qu’à produire le pain, le vin, la viande, et à voter pour les candidats qui leur sont désignés par les comités républi cains des villes. La vérité est que le prêtre, le soldat et le...