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Les Tablettes des Deux-Charentes, 26 avril 1873

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Les Tablettes des Deux-Charentes
26 avril 1873


Extrait du journal

et je ne dois pas la revoir. » Hélas ! cher Mon sieur, soyez-en certain ; je n’ai pas plus fait fausse route en appréciant vos sentiments pour Irène qu’en définissant les sentiments d’Irène pour vous Vous l’aimez et elle vous aime... Voilà la vérité. — Elle m’aime! m’écriai-je en recommençant ma promenade dans le salon ; comment le savez-vous ? L’avez-vous interrogée ? — Dieu m’en garde ! — Vous en a-t-elle fait l’aveu? — L’aveu ! dit-elle ; mais il lui échappe à chaque instant depuis que vous n’êtcs plus là ; mais il éclate dans ses transports les jours où elle reçoit vos lettres, dans ses inquiétudes quand votre réponse est en retard de vingtquatre heures, dans son accent quand elleprononce votre nom, dans mille détails que j’épie d’un œil attentif, dans mille riens qui sont des révélations pour une mère, car vous admettez bien, n’est-ce pas, que j’aime Irène autant que si j’étais sa mère ? — Vos paroles provoquent en moi un trouble et une émotion extrêmes, dis-je à mademoiselle Plumet. Le plan de conduite que j’adopterai a besoin d’être médité et mûri. Je vais y réflé chir ; vous me reverrez prochainement. Je me hâtai de sortir ; mon trouble et mon émotion étaient bien plus forts que je ne le disais, et j’avais un impérieux désir de solitude. Si impérieux qu’il fut, je ne pus pas cependant fermer ma porte à Maxime de B..., qui vint me voir aussitôt que la nouvelle de mon retour se fut répandue dans la maison. Après s’être informé de ma santé et de celle du comte de Feyzin, il arriva tout naturellement à me parler d’Irène. Lui aussi avait subi le charme ! Lui aussi avait aspiré le parfum et s’élait enivré! Il se montra si enthousiaste que je lui dis en souriant : — Est-ce une demande en mariage que vous me chargez d’adresser à son père, mon cher de B...? — Eh ! eh ! fit-il, si je n’étais un burgrave et un ancêtre, je ne dis point que je ne vous prie rais pas d’être mon ambassadeur près la cour de Château-Garnier. — Un burgrave ! un ancêtre ! répétai-je en manifestant toute ma surprise ; quel âge avezvous donc ? — Trente-sept ans pour les dames. — Et pour les hommes ? — Quarante-cinq ans. — Et vous vous classez dans les burgraves à quarante-cinq ans ?...

À propos

Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.

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