Extrait du journal

LLS AMÉNITÉS DK LA POLEMIQUE Le ministère n'a pas encore dit : ouf ! nue déjà, des points les plus opposés de l’horizon, souffle un vent de fronde contre lui. La déclaration ministérielle, lue il y a trois jours au milieu d’applaudissements presque unanimes, a cessé de plaire après quarante-huit heures de réflexion. N ous savez comme les mots tuent en France. Or, un mot a été prononcé qui sera fertile en incidents pour l’avenir. « C’est un programme de combat, » a-t-on murmuré dans de certains groupes. « C est un défi ! » ont surenchéri les passionnés. Moi, qui n’ai point qualité pour engager la figue politique de ce journal, je ne veux pas user de la liberté d’allures et des franchises que me laisse souvent mon rédacteur en chef et ami M. Edmond Magnier. Je crois qu’il convient de se réserver et d’attendre. A l’œuvre nous jugerons l’ouvrier. J’ai comme une idée que cet ouvrier-là ne fera point de mauvaise besogne. Aussi bien, ce n’est pas du ministère, c’est d’un ministre que j’entends parler dans cette chronique. Il s'agit de M. Challemel-Laeour, homme d étude et de travail, honorable à dire d’expert et le mieux intentionné du monde, et qu’un journal ultra légitimiste vient de tramer dans la boue avec une férocité qui confine à la candeur. La chose ne vaudrait même pas qu’on la relevât, si elle ne remettait en jeu une question souvent discutée. Le point est <10 savoir si un citoyen, personnellement pur de toute tare, est responsable à un titre quelconque des actes de ses ascendants. Non, hardiez ! La réponse est sur toutes les lèvres. Ne vous hâtez pas de la sorte. Vous compteriez sans cette mauvaise foi gigantesque qui est l à me même do la politique....