Extrait du journal

/J'ai reçu il y a deux ou trois jours le; texte d'une requête adressée par Moïse; Attal, à la Cour d'appel de Paris, qui. tsst fort suggestive. M. Moïse Attal a fait ses études aulycée de Tunis, car il est Tunisien. Nous avons étendu la protection de- la France à la Tunisie pour permettre aux Tunisiens- de s'initier à l'esprit et h. la pensée européenne dont la France est l'expression la plus haute et la plus complète. De mauvaises langues racontèrent en 1881, quand les Kroumirs tunisiens, comme les Béni Snassen du Maroc, violèrent notre frontière algérienne et nous contraignirent à marcher sur Bizerte et Kairouan, que les Kroumirs étaient un prétexte.. S'il m'en souvient bien, les journaux radicaux' de ce temps, entre autres la Justice, parlèrent de dessous financiers très louches qui .auraient été le mobile initial de la conquête. Il y avait certaines obligations, tunisiennes, émises à un cours; très bas, qui se cotèrent ensuite très haut, quand le gouvernement français eut substitué sa garantie à celle du gouvernement beylical. La Justice et les autres journaux radicaux prétendaient que les porteurs de ces obligations avaient réalisé de jolis bénéfices^ sur l'opération dont l'expédition avait été la préface. Mais -le journal de M. Clemenceau devait se méprendre sur le; véritable mobile de l'entreprise, tout; comme se méprennent aujourd'hui ceux qui attribuent à un souci autre. que le patriotisme notre intervention au Maroc. Ce qui le prouve, c'est qu'après l'organisation du protectorat français en Tunisie, nous avons créé là-bas un lycée....