Extrait du journal

J'ignorais avant-hier soir, lorsque je donnais mon article, que le gouvernement, changeant brusquement son bâ-1 ton d'épaule, cessait de vouloir être entendu par les commissions parlementaires réunies. De même qu'il y a un mois, M. le président du Conseil abandonnait une procédure qu'il avait d'abord acceptée. Faut-il s'en plaindre ? Non, puisque M. Viviani annonce qu'il s'expliquera, publiquement et d'une seule, traite, devant la Chambre et devant le Sénat. Mais il a paru à beaucoup que c'était se retourner un peu vite. Reste maintenant à savoir comment auront lieu les explications. A la fin de la soirée, hier, on disait que la santé de M. Delcassé était meilleure, presque aussi bonne que celle de M. Millerand, et qu'il serait aux côtés du président du Conseil. Les explications n'en seront que plus complètes, comme il convient à une situation où le sort de la France est engagé, avec celui de ses alliés. S'il n'en était ainsi, le contrôle parlementaire, mieux la direction souveraine que le Parlement a le devoir de, ne pas laisser périmer entre ses mains, risquerait de- s'affaiblir, et ce n'est pas en ce moment une question de rapports entre le gouvernement et le Parlement, c-'est le problème du salut et de la victoire pour la France....