Extrait du journal

Il est brun, paraît avoir vingt-cinq a»s à peine, assez joli garçon, avec la fine moustache noire qui estompe sa lèvre supérieure. 11 est mis avec une élégance sobre et naturelle qui ne le pare que mieux. Ses vêtements du bon faiseur, l’allure dégagée avec laquelle il les porte, ce je ne sais quoi enfin qui n’échappe pas à Marthe, observatrice habile et qui a passé toute son enfance à Paris, tout cela lui fait dire : — Je suis sûre que ce jeune homme n’est pas un provincial ; c’est, à n’en pas douter, un parisien. A la fin de l’office, comme les jeunes filles sortaient de l’église toujours en com pagnie de Suzanne, le jeune homme les accompagna d’un long regard, mais il ne les suivit point, s’éloignant, au con traire, dans une direction opposée à la leur. Germaine n’avait rien vu. — Connais-tu ce jeune Homme qui était à la messe ? — demanda la fille du doc teur à la vieille bonne, tandis qu’elles s’en retournaient à Mcnneval. — C’est la seconde fois que je le vois, je l’ai déjà aperçu un après-midi avec père et Ger maine. Comme toutes les domestiques, Suzanne était au courant de tous les événements, petits et grands, du pays. — Si je le connais I pour sûr que oui. Vous tenez à savoir son nom ? — de manda Suzanne. —. Eh bien ! c’est le...