Extrait du journal

en vrai Raven, murmura-t-il à l’oreille de Harry, — je m’attendais à un licencie ment général. — Le licenciement peut encore se faire malgré ce que nous venons d’entendre. Nul n’est sûr de rien ici, autant que j’ai pu m’en apercevoir. Vous avez vu cela, vous! —■ répliqua Lafleur. — Il m’avait semblé que vous étiez un malin. * —• J’ai vu encore autre chose qui vous étonnerait beaucoup et que j’hésite à vous confier. — Quoi donc? — Mon maître ne jouira pas longtemps de cet héritage inespéré. — Il le donnera peut-être aux pau vres? — fit Lafleur avec un sourire qui démentait ses paroles. — Ce sera tout comme, vous" verrez ; permettez-moi d’être discret, et je... — Oh ! la discrétion ! c’est mon fort, vous pouvez parler. — Eh bien ! le major est somnambule, et lorsqu’il quitte son lit il a la. manie de jouer avec ses pistolets. Une de ces nuits, il fera quelque sottise. En France et ici, je lai ai arraché. deux fois l’arme des mains au moment où il allait faire feu sur lui en pleine poitrine. — Ah ! diable ! — s’écria Lafleur. Heu. reusement que j’ai fait mon petit magot, vous aussi, je pense ? — Moi aussi, — répondit Harry. Je puis quitter le service et m’établir. Avec Jane Cossey pour compagne, n'est-ce pas? Bien du plaisir, monsieur Lorey. Harry accepta ce souhait de l’air d’un homme qui ne demande rien tant que de le voir exaucé*...