Extrait du journal

Dans la villa des Trois Marches, qu'encadre un joli paysage de verdure et d'eau, sa villa, que Séverine avait baptisée ainsi en souvenir de l'auberge des Trois Marches, à Rennes, où, pendant le procès se réunissaient les journalistes dreyfusards, tout est deuil, tristesse et, larmes. Cependant, il y a là, dans la pièce centrale, une manière de temple. Un temple de fleurs. Il se dresse autour du cercueil que drape entièrement un voile noir tissé de roses rouges. Des couronnes somptueuses, des gerbes, des bouquets s'érigent en fûts, en cercles éblouissants : les couronnes des petits-enfants de Séverine, du Petit Provençal, tout en œillets rouges, de la Presse judiciaire, de l'Intransigeant, œillets roses et roses rouges, des Enfants de Pierrefonds, des Etudiants juifs de Paris, de la Ligue, contre l'antisémitisme, et la. magnifique couronne que les dames téléphonistes de Paris, apprenant les premières, la douloureuse nouvelle, s'empressèrent d offrir en souvenir de Séverine....