Extrait du journal

Mais on est aussi, à Berlin, mécontent des Russes, qui ne renoncent pas à la Bessarabie, et qui, ayant fourni leur concours à l'Allemagne, entendent se le faire payer cher. Maintenant que Moscou a mis la main, en fait, sur une importante partie de la Pologne, avec la complicité allemande, fait entrer dans son orbite, avec la complaisance allemande, les Etats baltes, enfoncé son coin dans la péninsule scandinave a travers la Finlande, les dirigeants du Kremlin parlent volontiers de leur neutralité, et se désintéressent du conflit. On a eu, paraît-il, dans l'entourage de M. de Ribbentrop, la naïveté de^ penser qu'après le coup d'Helsinki, un accord se ferait entre la Russie et l'Allemagne pour exploiter en commun la situation créée en Scandinavie. Mais la Russie poursuit ses buts propres, et se soucie évidemment plus d'être, au nord de l'Europe, la rivale de l'Allemagne, que d'en être l'instrument....