Extrait du journal

Je ne parle pas pour la foule que quelbues articles de journaux suffisent à dérouter. Elle est toujours généreuse, prête à secourir ce qu’elle croit la. justice, à prendre parti pour le droit et pour la vérité, qui n’est souvent que la vraisemblance, va d'un bond jusqu’au bout de sa fiction, bataille et manifesté pour une idée qui lui semble juste et qui, quelquefois. est erronée ; non, non, cellelà, je ne lui en veux pas, c’est en elle le vieux sang latin qui bouillonne. Mais ce que je ne peux concevoir, c’est que parmi les protestataires on ait pu trouver les noms d? ceux que vous appelez les intellectuels. Comment, un savant qui n’oserait pas proclamer une découverte avant d’avoir cent fois vérifié ses expériences, qui s’attardera avec raison dans le doute jusqu’à ce qu’il ail pesé des milligrammes, compté des cellules, qui sera si respectueux de sa conscience qu'il refusera d’émettre une vérité jusqu’à ce qu’elle lui soit apparue évidente, contrôlée et irréfutable, ce même savant, ce même intellectuel protestera, sans enquête contre un jugement rendu conformément à des lois qu’il ne connaît pas et sous mie garantie qui a bien quelque valeur : celle de l’honneur d’officiers espagnols !...