Extrait du journal

lini a laissé percer certains desseins de sa politique u lui semblerait naturel que les petits Etats du bassin du DanuDt tussent dans la mouvance de la grande Italie Autriche. Hongrie, Yougoslavie. Bulgarie, Roumanie, graviteraient autour de Rome et du soleil fasciste. L'Italie reprendrait à son compte la politique des Habsbourg, C'est pourtant de cette politique là qu'est sortie la guerre de 1914 Si M Mussolini se flatte que la France puisse l'aider à realiser de tels desseins, il se fait illusion. On ne voit même pas comment ou pourrait négocier sur un programme aussi vague, aussi chimérique, aussi dangereux. Sur quel terrain pourraient donc porter des négociations entre la France et l'Italie ? Sur quelle base pourrait se réaliser une entente ? On ne le voit pas. Il n'y a pas. entre tes deux pays. de différend précie, susceptible d'une solution de droit Que pourra donc faire M. de Jouvenel, que le Gouvernement de M Paul-Boncour envoie comme ambassadeur auprès de S. M. le'roi ytctor-Emmanuel in ? N'est-il pas maladroit et dangereux de confier une pareille mission à un homme politique ? Ce n'est pas, sans doute. qu'il manque des capacités nécessaires mais, envoyé en mission temporaire, il arrivera à Rome comme un homme presse d'aboutir à une solution, de boucler une entente. C'est donner beau jeu à la partie adverse. En face d'un homme de la taille de M. Mussolini, est-ce prudent ? Que peut offrir et que peut demander M. de Jouvenel ? Rien de concret ru de précis. Alors que signifie cette mission à grand orchestre ? Nous n'avons pas nous faire demandeurs quand nous avons la bonne fortune d'être défendeurs. M. de Jouvenel a laissé la Syne. après son court passage au Haut-Commissariat, dans un irréparable désordre. Si l'entente qu'il cherchera à réaliser échoue, nos relations avec l'Italie seront plus mauvaises encore qu'elle ne sont, et c'est scabreux Si elle réussissait, ce serait sans doute-parce que le Gouvernement auralt consenti a l'Italie de dangereuses concessions, qui! aurait bouleversé sa politique, abandonné ses amis, pour ne gagner qu'un concours intermittent et incertain. A aucun point de vue M de Jouvenel n'est l'homme de la place et nous craignons fort que son imprudente ambition ne coûte cher à la France. Puissions-nous être mauvais prophète 1...