Extrait du journal

C'est qu'il ne pouvait plus tenir. Ceux-là mêmes qui l'avaient étayé l'ébranlaient de leurs coups furieux. Tous les témoignages s'accordent sur ce point que l'irritation est grande chez lee ouvriers russes contre l'administration soviétique. Il y a belle lurette que les ouvriers ne dirigent et ne contrôlent plus rien. Un flot de fonctionnaires venus de la bourgeoisie- haute et moyenne les submerge. D'après la Vie Economique, journal officiel des dictateurs de Moscou, les employés soviétiques entrent pour la moitié dans la population ouvrière totale et 11 en est partout ainsi. Il existe des fonctionnaires-boutiquiers, des fonctionnaires-coiffeurs, des fcnctionnairespréposés au lavoir, etc. L'incapacité des Centrales soviétiques on appelle ainsi les conseils d'usine, dont les membres. sont tout ce qu'on voudra, sauf des techniciens a complètement découragé les métallurgistes. Au congrès que ceux-ci tinrent au début de février, toutes les mesures d'ordre économique prises par le gouvernement et l'administration furent critiquées avec une telle animosité qu'il parut presque naturel qu'un assistant préconisât le retour à la bourgeoisie ».« Assez de privilèges ce fût le Jeit-motiv de tous les discours, avoue la Pravda. Aujourd'hui, les ouvriers fuient les usines, malgré que les ..centrales soient en voie de dissolution. • Assez de privilèges c'est le cri qui a reteati à l'aurore de toutes les révolutions. Le boUchertsme organisé va sui)hr, 11 a déjà subi le choc en retour des mécontentements et des déceptions. 11 a complètement échoué au point de vue de la doctrine, puisqu'il n'a abouti qu'à multiplier les parts personnelles de la terre. russe, tout en assurant pour un temps le despotisme sanglant de 600.000 maîtres sur 120 millions d'esclaves. Il avait promis le bonneur au peuple il est devenu son ennemi. Ses doctrinaires avaient cru, ou deint de croire, que les basses classes pourraient se passer des hautes clases », et aasurer à elles seules, après l'éviction des « bourgeois la vie de la nation. L'expérience a cruellement contrarié cette rue de l'esprit. Pendant toute une première période, les entreprises confiées exclusivement aux ouvriers ne marchaient pas, faute de techniciens et d'administrateurs c bourgeois ». Pendant toute la seconde période, ces entreprises, confiées exclusivement aux administrateurs et techniciens bourgeois » qu'il a bien falJu rappeler, n'ont plus «arche, faute d'ouvriers. C'est l'agonie d'un périme et l'effondrement d'un pays. Mais ce pays veut vivre. Attendons-nous à apprendre que le régime des Soviets a pris fin, balayé par une de ces vagues de fond populaires auxquelles nulle puissance ne résiste....