Extrait du journal

De quelque côté qu'on se tourne, on constate les conséquences d'une politique économique oublieuse des principes et inclinée vers les solutions empiriques. Certes les problèmes nés de la guerre sont autrement complexes et ardus que les problémes du temps de paix, mais la routine bureaucratique n'a pas su s'adapter aux circonstances et a trop négligé l'opinion des compétences certaines. Le socialisme s'est insinué dans les ressorts de la machine administrative, l'a faussée, l'a rendue improductive. L'interventionnisme et l'étatisme semblent avoir été le premier et le dernier mot de nos ministres quand ils se sont trouvés en face des difficultés inhérentes à l'état de guerre. L'étouffement des initiatives et la paralysie des efforts personnels sont la conséquence nécessaire d'une si rétrogade conception du gouvernement. On peut le déplorer, mais il semble qu'il sera bien difficile de remonter le courant des erreurs commises avec une obstination qui -parait avoir été sourde et aveugle. On connaît le décret du gouvernement qui interdit toute importation de marchandises de provenances étrangères. Malgré le .système admis des dérogations, cette mesure frappe notre commerce de léthargie. Des rivaux habiles sauront profiter de cet arrêt....