Extrait du journal

la mère de Lucie pressa le pas, sans pour tant laisser tomber la conversation. — Dieu du ciel ! s'écria-t-elle, vous avez donc passé cètte nuit ensemble ? — Je l'ai rencontré là, dit Christian, et il avoua qu'il avait quitté sans permission la maison de ses parents. . — Mais que le ciel nous protège ! ils doi vent être dans une mortelle inquiétude à ton sujet. Tu ne peux venir avec nous, lu seras tancé de la belle façon, tu recevras une grêle de taloches, et ce sera fini, • — Ohl non, dit Christian, nepuis-je donc pas rester avec vous ? Ne me retirez pas vo tre main ! Je garderai les canards et les pou les, je coucherai dehors, dans la grange, sur la terre nue. Ne me renvoyez pas là-bas ! Il éclata en sanglots et se mit à embrasser les mains et le tablier de la jeune femme. Les yeux de Lucie se remplirent aussi de larmes, et elle intercéda pour lui : — Laisse-le rester avec nous! dit-elle. Ne te rapp'elles-tu donc plus ,comme son frère fut méchant pour lui dans l'église ? — Je n'ai pas de droits sur lui, je ne puis l'enlever à ses parents. .. — Mais il peut nous accompagner à Svend borg. L'oncle le fera coucher dans le bateau et il reviendra demain avec nous; tu parle ras alors à ses parents, tu imploreras son pardon, et s'ils promettent (le n'être plus méchant avec lui, il retournera près d'eux. N'est-ce pas que tu feras cela ? . Christian la regardait d'un air désespéré, elle lui prit la main. * — Sois sans crainte, ma mère veut bien te garder, dit-elle en jetant sur sa mère un re gard suppliant. — Par le saint nom du Seigneur, répli qua la mère, le bon Dieu t'a conduit vers nous ; reste donc. Tu ne manqueras de rien cette nuit à Svendborg. Demain, tu t'en re tourneras avec nous. — Oui ! dit Christian en poussant un pro fond soupir. :...