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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 1 février 1887

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
1 février 1887


Extrait du journal

— Ah ! monsieur le comte, c'est bon à vous ! C’était un mouvement, une admiration, par toute la maison, quand, à dix heures, le matin, puis, le soir, vers cinq heures, la voiture du docteur s’arrêtait à la porte. — Ce cher docteur est si bien ! disait ma dame Berthout. pomme tous les docteurs du monde. Il avait une façon exquise de déposer ses gants et son chapeau avant d'entrer dans la chambre de la malade ; il savait, comme personne, s’asseoir auprès du lit, caressant la main qui pendait en dehors des draps Son vfeage s’imprégnait de la douleur qui l'entouVait... Et ce talent spécial pour dé layer, pendant trois pages, une ordonnance qui aurait tenu en dix lignes !... Il ne s’était pas compromis, il attendait le neuvième jour. « Il y a des cas où les soins les plus dévoués et les plus éclairés sont impuissants... » La maladie de madame Berthout se passa correctement, avec le registre déposé à la porte pour les personnes qui voulaient s'inscrire, les réponses des domestiques faites à la troisième personne. Il y avait, dans cette douleur de com mande, quelque chose qui froissait Jeanne et Raoul. Ils savaient que personne ne pou vait s’intéresser à eux. Alors, pourquoi ce défilé de femmes, qui, d’un ton de circons tance, venaient prendre des nouvelles ? Jeanne ne recevait pas ; Raoul passait ses journées soit avec elle auprès de la ma lade, soit dans une chambre voisine, pres que hébété, ne pouvant croire que son rêve de bonheur eût été interrompu. Quel senti ment d’horreur aurait-il éprouvé s’il avait entendu Gaëtana dire à B ressac, de sa voix dolente : — J’avais prédit à votre ami qu’il serait millionnaire avant longtemps ; je ne croyais pas être si bon prophète ? Le soir du neuvième jour, le médecin dé clara que la situation ôtait désespérée. — S’il y a quelques dispositions à pren dre ?... Si madame votre belle-mère désire recevoir les sacrements ?......

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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