Extrait du journal

curieuse circulaire de M. de Ferrari, préfet de la Capitanate. M. de Ferrari a un plan tout fait pour extirper radicalement le brigandage dans sa province; pour mener à bonne lin sa merveilleuse entreprise, il ne demande que quinze jours. Quinze jours ! quand depuis deux années, tant de personnages, parmi lesquels Cialdini e( M. de La Marinera, ont vainement lutté contre l’hydre aux cent têtes ! l'Italie résume ainsi le plan de campagne élucubré par M. le préfet de la Capitanate ; « Il s’agirait d’une attaque générale pour laquelle seront convoquées,à jour fixe, les populations et les gardes nationales ; les trou pes viendront aider au mouvement, et devant cette battue générale, les brigands, si l’on en croit M. le pré fet, seront dispersés comme devant le simoun se dis persent les grains de sable. » Seulement, maintenant que les brigands sont pré venus du beau projet qui s’élabore, il est possible qu’au jour de la grande battue aucun d eux ne se mette en campagne et que les chasseurs reviennent bredouille. Mais M. le préfet Ferrari est un homme avisé ; il a tout prévu et a découvert un moyen inirilique pour savoir juste où trouver les brigands. Il a ordonné qu’on en dressât des catalogues. Nous citons textuellement sa circulaire : « Les sous-préfets, les syndics, avec l’aide des jun tes municipales et des honnêtes citoyens, les comman dants des gardes nationales, avec le concours de leurs officiers et des miliciens, les délégués de la sûreté pu blique et les commandants des carabiniers royaux, de vront former une liste exacte et complète de tous les brigands appartenant à la localité dans laquelle ils exercent leurs fonctions ou venus du dehors dans celle localité. Ce rôle devra porteries indications suivantes : nom, prénoms, domicile, âge, libation, ancienne pro fession, signalement et tous les renseignements relatifs à leurs relations de parenté et d’amitié, ainsi que toute autre circonstance s’y rapportant. » M. le préfet delaCapilanatcn’a oublié qu’une chose, c’est d’inviter les brigands à venir eux-mêmes fournir aux autorités les renseignements demandés; une seconde circulaire, espérons-le, viendra au plus tôt combler la lacune. Nous signalons à l’attention de nos lecteurs la lettre de Belgrade qu’ils trouveront plus loin. Noire corres pondant examine particulièrement les deux points prin cipaux de l’arrangement adopté par la conférence, l’ex tension du rayon militaire de la forteresse de Belgrade et la réduction de la milice nationale. 11 affirme que ces deux points sont tout-à-fait inacceptables et que le peuple et le gouvernement serbe ne peuvent y adhérer. On verra comment il développe son opinion. Reste à savoir si, au cas d’un refus par le prince Michel, l’Eu rope autoriserait la Porte à imposer militairement à la Servie les décisions delà conférence. Ch. Gâches....