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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 17 octobre 1906

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
17 octobre 1906


Extrait du journal

existence est celui que j’ai traversé lors des grèves de Lens. J’ai voulu faire régner l’ordre, le droit et la justice, et je suis allé dire aux grévistes du Pas-de-Calais : « Pas de désordres, pas de violences ». Ils m’ont promis qu’il ne s’en produirait pas. Et pourtant, à certains instants, ils se sort li vrés à des actes de pillage. Je peux les excuser comme philosophe, mais comme ministre de l’Intérieur, pourrais-je les excuser puisque quiconque viole le droit de l’individu, viole le droit de tout le monde. Or, je n’ai pas voulu cependant commander le feu. Tel est mon crime : je l’ai commis. Après avoir rendu un éloquent hommage à la mémoire des victimes tombées dans ces jours d’épreuve, lieutenant de Lautour. com mandant Schwartz et le soldat frappé à Gre noble, l’orateur dit à ceux qui veulent la République sociale : Nous vous tendons la main, prenez-là. Mais j’ajoute : Lorsque je tends la main par devant et que je reçois un coup de pied par derrière, je ne puis pas dire que ce soit de l’union républicaine. L’orateur développe cette idée que quand on gouverne, il ne suffit pas de gouverner seulement pour ses amis, mais il faut faire la justice à tous. M. Clémenceau passe ensuite à l’examen de la loi de Séparation. Le malheur est que l’évêque de Rome ne s’est pas contenté de régir les consciences. Il s’est concerté avec les pouvoirs monarchiques. On nous calomnie, quand on nous accuse do lutter contre le pouvoir purement religieux. Contre qui luttons-nous ? Contre l’organisation politid°e du gouvernement romain. Nous refusons à l’Eglise l’argent de ceux qui ne croient pas. Anssi le moment est il arrivé de s’opposer au passage par l’Eglise du pouvoir civil. Mais nous ne voulons pas pénétrer dans le domaine le la conscience. Aussi n’avons nous pas \ ’ fermer les églises. Mais alors lo clergé s’est n révolte. Pourtant nous avons été très iriv. odnts. Il ne faut pas croire pourtant que cet état de choses va continuer indéfini ment. L’heure du règlement définitif va arriver. Le 11 décembre, vous passerez votre dernière nuit sous le régimé du Concordat. Le 12 décem bre,vous vous réveillerez au soleil do la liberté. La loi sera appliquée à tout le monde. Il y aura des ennuis,mais ces ennuis tomberont sur les épaules du ministre de l’Intérieur qui les avait prévus comme sénateur ; mais la Chambre l’y aidera. M. Clémenceau termine en promettant que rien ne le fera fléchir....

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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