Extrait du journal

Hélas! j’ai vu nos dieux abandonnés, proscrits, Ei ce vide effrayant frappe encore mes esprits. Alors de l’Odéon le long pèlerinage Etonnait un fidèle et troublait son courage. Si quelques voyageurs, nés au quartier d’Antin, Découvraient l’Odéon dais s le désert lointain^ Ils l’admiraient, frappés de respect et de crainte, Comme un vieux monument d’Aihène ou de Corinthe, Et rentraient dans Paris sans risquer un écu Pour voir les na ères de ce pays perdu. Les Vêpres siciliennes, premier ouvrage du jeune poète que nous venons de citer, amenèrent sur la rive gauche de la Seine les habitants les plus récalcitrants de la rive droite. On venait applaudir une œuvre de talent, que l’auteur, malgré la gloire que les Messéniennes avaient déjà attachée à son nom, n’avait pu parvenir à faire jouer rue Richelieu. On venait aussi par esprit d’opposition pour applaudir les vers suivants, dont on faisait l’application au ministre dirigeant de l’époque :...