Extrait du journal
Wailly et de Peyre aîné, architectes du dix-huitième siècle, bâtirent donc une salle sur le terrain de l'hôtel de Condé, et l’inauguration en eut lieu le 9 avril 178-2. Deux ans après, on y jouait le Mariage de Figure, cette satire violente, incisive et passionnée des hommes et des choses du temps. Beaumarchais prétend qu’il fit cette pièce à la suite d’un défi à lui adressé par M. le prince de Conti. Ce prince le défia d’oser mettre au théâtre sa préface du Barbier de Séville, plus gaie, disait-il, que la pièce. De là cette Folle journée qui remua tout Paris. Mais ce n’était pas tout d’avoir fait une comédie; il fallait obtenir la permission de la faire jouer. Tout d’abord le roi Louis XVl refusa l’autorisation demandée. M. le comte d’Artois, depuis le roi Charles X, prit le Mariage de Figaro sous sa protection et voulut le faire jouera Maisons. Grâce au crédit du jeune prince, Beaumarchais parvint à obtenir une espèce de tolérance, le silence de l’autorité. Figaro, répété au théâtre des MenusPlaisirs, était sur le point de s'y produire en public, mais le jour même fixé pour la représentation une défense expresse du roi arriva à onze heures du matin ; et à six heures du soir, la foule des curieux qu’on n’avait pas pu avertir se retira désappointée. Beaumarchais n’était pas homme à se tenir pour battu. A force de démarches, d’importunités et d'intrigues, il fit lever le veto, et enfin, en 1784, a la fin d'avril, le Mariage de figaro put être joué. On prétend que, le jour de la première représentation, le roi Louis XVl ayant demandé à MONsiEtr, r, depuis Louis XVIH, qui prenait congé de lui, où il allait : « Sire, aurait répondu le prince en s’inclinant, je vais voir tomber le Mariage de Figaro. » Monsieur était-il de bonne* foi? Prince philosophe, homme d’esprit et littérateur distingué, il est permis d’en douter....
À propos
Le Messager des théâtres et des arts est un périodique ayant paru deux fois par semaine entre 1848 et 1865. On y trouve principalement des articles portant sur l’actualité culturelle. Il est créé à la suite d’une scission au sein de la rédaction de la Revue et gazette des théâtres, lancée en 1838 par le journaliste Achille Denis. Démissionnaire, celui-ci occupe le poste de rédacteur en chef de la nouvelle publication.
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