Extrait du journal

Je suis républicain, seigneur Jacques Bonhomme. Je suis républicain et ne triche point sur le mot : républicain de la forte souche antique, mais non point de ce rameau sanglant qui remonte à Brulus et à Cassius, et dont les rejetons contemporains s imaginent naïvement, en dépit de la grande leçon des grands ancêtres, que l’on a reconstruit la république quand, à coups d’épée ou à coups de plume, on a couché Jules César dans la tombe ou l’empire re dans le mépris: —non, je suis de la race silencieuse et résignée de ces Caton d’Utique qui dédaignaient de survivre à la république morte, dermes Thraséas qui refusaient le respect au Sénat et l’hommage à Néron, de ees Tacite qui se consolaient de la liberté perdue en sentant brûler dans le foyer secret de leurs âmes cette flamme ardente de la justice, d’où renaît,par échéances séculaires, l’impérissable liberté....