Extrait du journal

assez triste pour un homme de celte génération. J’ai causé hier avec le duc de B”*, q* i trouve que ce n’est pas encore assez; il voudrait que l’on en revint à l'orihographe de Mme de Sévigné pour échapper à l’odieuse orthographe de Voltaire; il se plaint de ce que les journaux continuent à s’appeler journaux au lieu de s’appeler gazettes, ce qui est plus monarchique, parail-il ; le mot seul de républicain le met en fureur et tout à fait hors de lui ; il demande que l’on débaptise les rues et qu’on leur rende les anciens noms; encore un peu, et il demanderait qu'on démolit celles qui n’existaient pas avant la Révélation; il réclame la suppression de toute armée permanente en France, vu que cette armée ne pourrait être composée que des débris de celle de l’usurpateur, et je suis là-dessus très-fort de son avis; mais il s’étonne sérieusement qu’on n’ait pas encore rétabli l’institution du chevalier du guet et remplacé les réverbères par des lanternes, et je ne saurais aller jusque-là. Trop de fleurs de lys après trop d’aigles, voilà cc que je vois ici. »...