Extrait du journal

Daux heures. — Que dire un samedi ? Pas jrand’chose. Est-on plus mauvais ? Je n’o serais le dire, mais on est dn moins un peu plus faible. Au début de la séance, on demande le 3 0/0 % 81 76 1//,. Ceux qui n’ont pas la prétention d’y voir plus loin que le bout de leur nez affirment, sans malice, que l’on recule un peu, parce que l’on se liquide toujours le dernier jour delà semaine; on se repose, c’est l’escompte du dimanche. Les gens bien informés, ceux qui ont l’oTeille des cercles politiques et diplomatiques démontrent que l’on montait hier parce que l’empereur Guillaume et le Kronprinz al laient mieux et que l’on baisse aujourd’hui parce qu’ils vont plus mal. Etre l’un des premiers de la terre et en être réduit au rôle de simple baromètre pour les boursiers, c’est humiliant. L’empereur a-t-il bien dormi, 25 centimes de hausse ; a-t-il éternué de travers, 15 centimes de baisse. Heureusement qu’il y a longtemps que nous sommes habitués à ce petit jeu de bascule dont les santés augustes font tous les frais, Il n’y a pas lieu de s’en émouvoir plus qu’il De convient. A Londres, au contraire, on paraît mieux disposé depuis deux jours, il paraît que les nouvelles de l’Afghanistan sont meilleures. Allons, tant mieux. A deux heures, le 3 0/0 se tient à 81 77 1/2. On se tient tout doucement sans bruit, sans affaires et sans désir d'en provoquer de nouvelles; c’est une bourse de samedi, pres que de vacances....