Extrait du journal

Le renseignement que nous donnions il y a deux jours sur l’envoi d’une partie de l’armée en congé était exact. La décision a surpris tout le monde dans l’armée et dans le public, bien qu’elle fût impérieusement justifiée par les considérations budgétaires, comme nous le démontrerons plus loin. Mais la nouvelle a causé une inquiétude très réelle, surtout à cause de la manière sin gulière avec laquelle on a procédé à l’exé cution de cette mesure. On n'imaginerait jamais, en effet, que la circulaire, destinée à renvoyer dans leurs foyers, jusqu’au 31 mars, soixante à quatre-vingt milliers de soldats, por tait la mention confidentielle. C’est l’état-major général du ministre de la guerre qui l’a rédigée sur le rap port de l’administration militaire, que l’effectif des hommes réellement pré sents sous les drapeaux dépassait de beaucoup les chiffres de la loi des cadres et de la loi de finances. Il fallait aviser, sous peine d’aboutir à un déficit pécuniaire très considérable. Peut-être eût-on obtenu des Chambres un crédit supplémentaire, en leur expo- I saut nettement la situation, en Leur mon- I trant que le maintien de quatre classes I sous les drapeaux donne un nombre 1...