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Paris, 30 juillet 1888

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Paris
30 juillet 1888


Extrait du journal

comme la Ville, les entrepreneurs comme les ouvriers. On remarquera que les meneurs delà grève s'attachent à la généraliser : ils espèrent entraîner les membres des corporations similaires : maçons, char pentiers, etc. Conséquemment, il faut agir vite et couper court à l’agitation. On propose d’expulser en masse les étrangers. Le remède est simple, mais médiocre. Dans les villes, l'ouvrier fran çais ne recherche guère le grossier la beur. il le laisse volontiers aux campa gnards. Or, nos campagnards ne sont déjà que trop enclins à déserter le vil lage ; l’agriculture en pâtit. On ne se passerait que très difficile ment des étrangers. Quant à leur inter dire notre territoire, c’est pratiquement impossible. Ce qu'on peut souhaiter, c'est, que les municipalités et les chefs d’entreprise embauchent de préférence les Français de bonne volonté. Mais on emploiera toujours beaucoup*de Belges, de Luxembourgeois, de Piémontais aux charrois et aux remuements des terres. La situation étant telle, le mieux est d’examiner honnêtement les réclama tions des terrassiers et d’en finir au plus tôt avec la grève. Mais, si nous recommandons la conci liation, l'arbitrage, si nous demandons aux pouvoirs publics— soit ministériel, soit municipal, — de s'interposer ; si nous prions les patrons de réfléchir aux conséquences néfastes d’un plus long chômage, il va sans dire que nous ne saurions demander amnistie pour les violences dont la banlieue fut hier le théâtre. Ces violences, nous venons de l’exposer, sont explicables, mais non pas excusables. Les grévistes dûment convaincus d’a voir forcé l’entrée des chantiers, jeté les outils à l’eau, répondu aux injonctions de la police par des pierres ou des coups de couteau, tombent sous la loi. Qu’on la leur applique. C’est précisément parce que nous appelons de tous nos vœux un prompt et sincère apaisement, que nous réclamons une sévère punition pour les meneurs avérés qui essayent de «corser» la grève en substituant au régime de la discussion celui de l’émeute. Léon Goulettb...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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