Extrait du journal
acquise, de coordonner les conquêtes la borieuses faites sur l’esprit de routine et sur l’esprit de réaction ! 11 sera permis à un Gatineau, il sera permis à un Laisant, il sera permis à un Boyssct de proposer toutes les réformes du monde, ces messieurs n’ayant jamais, que nous sachions, été ministres ; mais qu’un Gambetta, qui l’a été, se permette de proposer quoi que ce soit : vite un bâillon ! vite des entraves ! vite des me nottes ! — Il vole les bureaux. Les bureaux ! c’est de cette collectivité mystérieuse et inféconde que des jour naux républicains prennent la défense ! C’est le repos des bureaux que l’on veut, et c’est à leurs cartons que l’on pense ! Eh bien, et le pays ? verra-t-il tou jours passer les ministères, et n’enten dra-t-il jamais les personnages consulai res de la République parler en sa faveur et s’obstiner à son bien-être ? En per dant un portefeuille, cependant, perd-on son mandat ? En perdant le pouvoir, perd-on ses idées ? Est-ce que ce sont les bureaux de la guerre qui ont dicté à M. le général Campenon son projet de loi sur le recrute ment ? Ou bien est-ce M. le général Campenon qui a péniblement arraché aux bureaux de la guerre les éléments consti tutifs de ce projet de loi ? Les dispositions législatives à modifier ou à conserver sont-elles la propriété des bureaux ? Le ministre qui a donné l’ordre à ses employés de préparer un travail con forme à ses idées, ou bien — c’est ainsi que cela se passe heureusement le plus souvent — qui a négligé de prendre leur avis pour rédiger un projet de loi, se trouve-t-il condamné, après sa chute, à l’inertie, au silence, à l’inutilité? Autant de questions auxquelles le bon sens répond ; mais il parait que le bon sens n’est pas d'accord avec la délicatesse et le scrupule, tels au moins que les en tendent le National et le Siècle. Il suffit naturellement d’avoir person nifié la Défense nationale, d’avoir inspiré, conduit et fait réussir la résistance lé gale aux illégales entreprises d’un il» Mai et d’un 16 Mai, pour que cette incroyable audace prenne un caractère particulier. On n’est pas seulement alors indélicat, quand on propose à la Chambre d’adop ter une œuvre législative : on fait de l'opposition, ce qui est plus grave en core. On fait de l’opposition systématique, en défendant systématiquement ses idées, en essayant de les faire prévaloir, ou même en demandant plus modestement qu’elles soient connues et étudiées. Vous faites des propositions : vous avez des sentiments hostiles I Vous voulez de vraies réformes, votées par le Parlement : vous prêchez la haine et le mépris des représentants du suffrage universel ! Il nous en coûte de le dire au National, où notre interlocuteur est un homme de talent et de conscience, mais une telle prétention est absurde et la véritable dé licatesse consiste à tenir ses promesses, à travailler comme on l’a promis, à réussir si on le peut, et à succomber au besoin....
À propos
Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.
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