Extrait du journal

i Il n’est guère utile de justifier le choix d’un sujet : il se défend ou s’accuse b ut seul, suivant qu’il satisfait ou qu’il déçoit. Pourtant l’annonce par un philosophe d’une étude sur la tragédie pouvant éveiller chez certains quelque surprise, il semble opportun de dissiper d’abord cette défiance de principe. La tragédie — tel est le sentiment de ceux-là qui s’étonnent — est l’objet de recherches d’ordre littéraire ; elle n’entre pas dans le domaine de la spéculation. D’où cette conclusion, au moins sous-entendue, qu’en s’attachant à cet objet spécifique le philosophe dépasse son droit. J’avoue n’être que peu enclin au compartimentasse intellectuel, que seules déterminent et expliquent les conditions accidentelles d’un arrangement pédagogique ; et je me souviens qu’un spécialiste comme Aulard en dénonçait volontiers la malfaisance irrationnelle. Je pourrais invoquer, par ailleurs, d’illustres précédents. Aristote, dans sa Poétique, n’a-t-il pas scruté dans le détail la nature de cette forme littéraire, à tel point que...