Extrait du journal

JE ne sais si les journaux allemands tiennent un compte suffisant des réactions suscitées dans la presse française par l attitude de leur pays, ce qui est certain, c est que, jusqu'au milieu de l'année dernière, nous ne possédions pas en France des organes d’observation qui puissent renseigner notre public sur les jugements portés sur lui par 1 étranger. Je suis partout vint combler une lacune criante ; améliorant chaque jour sa formule, il est parvenu à présenter à ses lecteurs un tableau succinct, mais exact et varié de 1 activité mondiale. On a trop dit : le Français ne voyage pas, il ne sort pas, il ne lit rien des œuvres étrangères, il est temps de faire mentir un dicton souvent justifié. Plus récemment Lu est venu compléter nos sources. C est notre contrera qui la semaine dernière reproduisait un article paru au Die Literarische Wclt (le plus grand journal littéraire d Outre-Rhin) sous la signature de M. Robert Ernst Curtius canna sieur attentif et sympathique de 1 esprit français et 1 un des principaux essayistes de son pays. « Aux yeux de nos pures, écrit-il la France apparaissait comme le pays de la Révolution — pays dénué de tout respect pour les formes établies et avide d’audacieuses nouveautés. Ils pensaient à la France de Voltaire et de Robespierre, des libres-penseurss et des franc-maçons. Mais la fin de la grande guerre — qui a este, en même temps, la fin du XIXe siècle — semble avoir rendu caduque cette façon de voir. Etudions, en effet, les arac erustiques de la France, telles qu’elles ont ete établies, par exemple, par Sieburg et Keyserhng ; nous ne manquerons pas de constater que la France apparaît al Allemagne actuelle comme le pays de la tradition, de 1 immobilité et du...