Extrait du journal

Consolant est le réveil qui s’opère dans les lettres à Marseille. On voit partout de belles échappées de poètes qui chantent sous notre éternel azur la chanson des bonheurs et des vingt ans. Tous les jours les feuilles littéraires éclosent comme des fleurs et leurs senteurs printanières embaument les boudoirs et les tables des gourmets et des dilettante. Ces pauvres chères revues au début pleines de sève et de vie, sont ordinairement de délicieux feux de paille qui jettent au ciel quelques belles lueurs roses pour s’éteindre au moindre souffle qui passe. Cette inconstance est souvent pardonnable, car l’indifférence est le plat ordinaire que le bourgeois sert ces inutiles rêveurs qui ont toujours ignoré le prix du savon et du sucre....