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Vingt ans, 1 mars 1881

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Vingt ans
1 mars 1881


Extrait du journal

Autrefois, quand la Mort glaçait le front d'un Maître, Que l'art libre attachait un crêpe à son drapeau, Au précurseur tombé, — prodigieux ancêtre, — Les passants ne donnaient que leur coup de chapeau : Les cités demeuraient pleines d'indifférence ; Et ces grands disparus et ces fiers endormis Sur la fosse, n avaient, ô sacrilège France, Que l'adieu de la Muse et de quelques amis. Cette immense douleur de l'abandon suprême, Du vide sombre autour du cercueil qui passait, Elle échut en partage aux inspirés que j’aime, N'est-ce pas, ô Molière! et n’est-ce pas, Musset? Oui, l'oubli descendait sur les lyres muettes, Sur les rêveurs altiers sans souffle ni regard ; Autrefois, en un mot, pour les nobles poètes L’affront venait plus vite et la gloire plus tard. La gloire! elle venait quand aux pierres tombales Sous les saules, leur nom justement courroucé, Ne laissait à regret q- des empreintes pâles, Ou que dans le gazo» des fleurs avaient poussé ! Moins paresseuse ef fi • dans le siècle où nous sommes, Et clémente devant tons les orgueils lésés, Sous l'azur saint des eux, elle apporte aux grands...
Vingt ans (1880-1881)

À propos

Données de classification
  • victor hugo
  • f. chants
  • musset
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