C’est inutile. À Paris, les rumeurs vont bon train : le roi se préparerait à fuir à Metz. Les orateurs et journalistes comme Marat ou Desmoulins ne cessent de dénoncer la mauvaise influence de la cour et de la reine.
Surtout, le peuple attend toujours les effets concrets de la Révolution. Tout porte à croire qu’il sera bientôt dépossédé du droit de vote. Quant au pain, il est trop cher pour les familles les plus modestes et le chômage augmente. À plusieurs reprises, les tailleurs et les garçons perruquiers manifestent leur colère. Depuis le 30 août, plusieurs marches ont pris la route de Versailles, pour demander au roi de faire quelque chose.
Mais le 1er octobre, la tension monte d’un coup : les gardes du corps du roi et les officiers du régiment de Flandres auraient piétiné la cocarde nationale en présence du roi, de la reine et du dauphin. C’est l’ébullition à Paris. Or cette fois, au petit matin du 5 octobre, lorsque le tocsin sonne et qu’une foule nombreuse se forme devant l’Hôtel-de-Ville, les femmes jouent les premiers rôles. Au grand désarroi du très conservateur Journal général de la cour et de la ville :
« On bat la générale par toute la ville. Les Citoyens sont sous les armes ; les Femmes arborent la Cocarde Nationale. Signe de patriotisme et de liberté, puisses-tu devenir celui de la paix & de la concorde !
Eh ! Pourquoi le bonheur fuit-il les François ? Leurs sacrifices envers la Patrie font innombrables, leur courage si grand, leur Roi les chérit, leurs représentants règlent leurs intérêts.
Cependant, la France est plongée dans la dernière des calamités. »