Le deuxième plus jeune président de l'histoire
Avant de devenir empereur, Louis-Napoléon Bonaparte fut élu président de la République, à 40 ans. C'est le plus jeune président de l'histoire de France... après Emmanuel Macron.
À la suite de la promulgation, le 4 novembre 1848, de la constitution de la IIe République, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est candidat à l'élection présidentielle, la première au suffrage universel masculin en France. Le 10 décembre, il est élu pour quatre ans avec 74,2 % des voix. Il a seulement 40 ans, ce qui en fait le deuxième plus jeune président de la République française de l'histoire, après Emmanuel Macron.
Le 20 décembre, il prête serment à l'Assemblée nationale. La presse reproduit son discours le lendemain. Louis-Napoléon Bonaparte y affirme son désir de préserver les institutions du pays :
« Citoyens représentants,
Les suffrages de la nation et le serment que je viens de prêter commandent ma conduite future. Mon devoir est tracé ; je le remplirai en homme d'honneur. Je verrai des ennemis de la patrie dans tous ceux qui tenteraient de changer, par des voies illégales, ce que la France entière a établi. (Très bien ! Très bien !) […] Je veux, comme vous, rasseoir la société sur ses bases, affermir les institutions démocratiques et rechercher tous les moyens propres à soulager les maux de ce peuple généreux et intelligent qui vient de me donner un témoignage si éclatant de sa confiance. »
La suite est un appel au rassemblement. Soutenu par diverses forces et personnalités politiques (dont Adolphe Thiers qui le traitait de « crétin que l'on mènera » et Victor Hugo qui sera plus tard un de ses farouches opposants), Bonaparte a en outre été élu par une population hétéroclite : paysans, ouvriers parisiens, bourgeois, citadins des petites villes.
« Animé de cet esprit de conciliation, j'ai appelé auprès de moi des hommes honnêtes, capables et dévoués au pays, assuré que, malgré les diversités d'origine politique, ils sont d'accord pour concourir avec vous à l'application de la constitution, au perfectionnement des lois, à la gloire de la République. […] Nous avons, citoyens représentants, une grande mission à remplir, c'est de fonder une République dans l'intérêt de tous et un Gouvernement juste, ferme, qui soit animé d'un sincère amour du progrès, sans être réactionnaire ou utopiste. »
Et de conclure :
« Soyons les hommes du pays, non les hommes d'un parti, et, Dieu aidant, nous ferons du moins le bien, si nous ne pouvons faire de grandes choses. »
Dans les trois années qui suivent, le président nouvellement élu se trouvera en perpétuelle confrontation avec les députés. Cherchant à supprimer la clause de non-rééligibilité du président prévue par la Constitution, il entrera à partir de 1851 dans un rapport de force avec l'Assemblée nationale.
Le 2 décembre de la même année, il réussit son coup d’État et un an plus tard, devient empereur des Français, sous le nom de Napoléon III. Il le restera jusqu'au 4 septembre 1870.