Écho de presse

3 août 1934, Hitler devient président du Reich

le 02/08/2024 par Romain Bedel
le 14/09/2020 par Romain Bedel - modifié le 02/08/2024
Le 2 août 1934, le maréchal et président du Reich Paul Von Hindenburg meurt. Le lendemain Adolf Hitler, déjà chancelier, lui succède : revue de presse.   

Paris-Soir du 3 août 1934 :

« C'est Adolf Hitler lui-même qui prend le pouvoir. Il cumule entre ses mains la présidence et la chancellerie du Reich.

C'est la fin de tout contrôle, de tout contrepoids. La caste héréditaire et traditionnelle qui symbolisait l'Allemagne capitule devant le parti révolutionnaire triomphant.

Il n'y a plus de modérateur, plus d'arbitre, plus d'appel. »

Le Matin du 3 août 1934 :

« Hindenburg était l'eau de l'Allemagne, si Hitler en est le vin. Désormais, Hindenburg mort, nous allons avoir le vin pur, la liqueur forte qui risque de faire du cœur le maître du cerveau. [...]

Sur un fond de faits vrais, s'organise la fresque officielle que M. Goebbels, ministre de la propagande, veut belle comme une légende.

Ce matin, dès 10 heures, quand on achevait à peine de répandre la nouvelle de la mort du président, le mécanisme de la construction politique préparée pour sa succession se déroula avec la régularité d'un mouvement d'horlogerie ou d'une attaque montée par Ludendorff. »

La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque du 3 août 1934 :

« À l’issue du Conseil des ministres, qui s’est tenu jeudi soir, M. Hitler a remis à M. Fritsch, ministre de l’intérieur, une lettre dans laquelle il déclare renoncer au titre de Président du Reich et ne garder que le titre de Führer du peuple et de chancelier du Reich allemand. [...]

Un représentant du journal anglais « Star » s’est entretenu téléphoniquement avec un haut fonctionnaire du gouvernement allemand. Il lui a demandé d’abord quelle serait la politique du nouveau président Hitler dans le domaine des affaires internationales. Ce haut fonctionnaire a répondu textuellement :

“Vous pouvez dire au peuple de Grande-Bretagne, que Hitler, en tant que président et chancelier de la République allemande, poursuivra une politique de paix, de paix absolue.” »

L'Humanité du 3 août 1934 :

« Renforçons donc notre solidarité envers le prolétariat allemand, envers Thaelmann, dont la vie est de plus en plus menacée. Encore une fois, n'oublions pas que seule l'action de front unique des travailleurs contre notre propre bourgeoisie peut empêcher un nouveau massacre. »

Le journal relaie par ailleurs un tract communiste distribué à Berlin :

« “Hindenburg est à l'agonie ! La lutte pour sa succession a commencé. Pourtant que ce soit Hitler qui l'emporte ou la dictature militaire, c'est Krupp et Thyssen qui continueront de régner dans la coulisse. N'oubliez pas les assassinés, les emprisonnés, les persécutés et les affamés !... Voulez-vous d'un assassin pour président ?” »

L'Action française du 3 août 1934 :

« Le 2 août 1934, Hitler est proclamé le chef suprême du Reich, à la fois président et chancelier, avec plus de pouvoirs que n'en eurent jamais les Hohenzollern. Est-ce pour un tel résultat que des millions de jeunes Français ont pris les armes le 2 août 1914 

Quinze cent mille d'entre eux sont-ils tombés en vain ? [...]

Maintenant, c'est fait. Hitler a pris et réuni tous les pouvoirs entre ses mains à la date qui fut celle de la mobilisation. Rappelez-vous seulement que, de 1930 à 1933, on refusait, en France, de croire à la victoire des nazis et que, pour leur barrer la route, on faisait confiance à Hindenburg. Tant d'erreurs ne peuvent avoir bonne fin. »