« Si j’avais agi au nom des riches, des puissants, des intelligents, des soi-disant grands ou au nom d’un de leur amis – leur père, mère, sœur, femme ou enfant, ou n’importe qui appartenant à cette classe – si j’avais souffert et sacrifié ce que j’avais dans cette action, alors cela aurait été juste ; et chaque homme de cette cour aurait considéré mon acte digne de récompense et non de châtiment. »
Le 2 novembre 1859, John Brown est jugé pour meurtre et trahison devant le tribunal de Virginie. Grièvement blessé, il parle cependant d’une voix claire pour répondre au juge qui vient de le condamner à la pendaison (Mémorial de la Loire, 9 dec. 1859).
John Brown est né en 1800 au sein d’une famille religieuse du Connecticut. Son père, calviniste pratiquant, est opposé à l’esclavage qu’il considère être un « péché contre Dieu ». À douze ans, John Brown séjourne dans le Michigan chez un propriétaire d’esclaves. Les violences auxquelles il assiste sur ces hommes le révulsent. Il s’engage pour l’abolition de l’esclavage dans une quête radicale, soutenue par une foi intense.
« John Brown avait une foi profonde, une volonté que les obstacles rendaient plus énergique.
Les calculs de l’intérêt, les lâchetés de l’esprit de parti, les apostasies elles-mêmes ne le firent point reculer dans la voie qu’il suivait. »