Mais c’est véritablement à partir de 1919, suite à la saignée démographique occasionnée par la Grande Guerre, que les premiers suppléments salariaux publics accordés aux travailleurs en charge d’une famille voient le jour. Il s'agit de relancer au plus vite la natalité dans un contexte économique très difficile. Seules les familles les plus modestes y ont droit, et selon des critères très précis.
En 1920, Maurice Bokanowski, député de la Seine et membre de l'Union républicaine et sociale, souhaite étendre ce complément de revenus à toutes les familles de France. Il dépose un premier projet de loi visant à rendre obligatoire pour chaque employeur l'adhésion aux caisses de compensation. Sans succès.
Après deux autres tentatives infructueuses, le projet de loi déposé par le député radical socialiste Adolphe Landry est voté au Sénat le 11 mars 1932. Les allocations familiales pour tous sont nées.
Dans son édition du 3 mai, le Courrier de Saône-et-Loire précise les conditions de paiement de ces allocations :
« Elles sont payées pour tout enfant légitime, reconnu ou adoptif et pour tout pupille résidant en France, à la charge du salarié tant qu'ils sont astreints à la fréquentation scolaire obligatoire, à moins que l'enfant ne poursuive ses études ou ne soit en apprentissage, auquel cas la limite d'âge est reculée à 16 ans (l'enfant recueilli est exclu, faute de définition juridique).
Elles sont payées en raison du nombre de journées de travail effectuées par le salarié à la charge duquel est l’enfant. »