Le rédacteur du Figaro finit certes sur une note sceptique, il n’en reste pas moins que la colonne a un ton parfaitement fantastique. Retenons que la description du vampire correspond plus à celle d’un Des Noyers (le cadavre écarlate et bouffi de sang), qu’à celui de nos Nosferatu et Dracula, pâles et émaciés, et que, contrairement à ces derniers, il peut avoir un reflet dans un miroir.
Près de deux siècles après son apparition dans le Mercure galant, il s’agit sans doute ici du dernier véritable vampire à rôder dans les pages de la presse française.
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Anton Serdeczny, est historien, docteur en histoire de l’EPHE. Il est l’auteur de Du tabac pour le mort, une histoire de la réanimation, paru aux éditions du Champ Vallon en 2018.
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Pour en savoir plus :
Koen Vermeir, « Vampirisme, corps mastiquants et la force de l’imagination : Analyse des premiers traités sur les vampires (1659-1755) », Camenae, Centre Guillaume Budé, 2010, 12, pp. 1-16.
Claude Lecouteux, Histoire des vampires : Autopsie d'un mythe, Paris, Imago, 1999
Jean-Claude Aguerre, « La Naissance du vampire au XVIIIe siècle: en quoi l’évolution de la pensée au XVIIIe siècle a-t-elle permis l’apparition d’un mythe comme celui du vampire ? » (Thèse de Diplôme d’études supérieures spécialisées, Institut polytechnique de philosophie, Université Paris 8, 1981).
Philippe Martin et Fabienne Henryot (dir.), Dom Augustin Calmet : un itinéraire intellectuel, actes du colloque, Nancy, 18-20 octobre 2007, organisé par le Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire, Paris, Riveneuve éd., 2008.
Ludwik Stomma, Campagnes insolites, Paysannerie polonaise et mythes européens, Lagrasse, Verdier, 1986 [pour une vue générale anthropologique des structures des croyances rurales polonaises].