Julia Pastrana dégoûte, fascine et intrigue. Y compris les scientifiques du XIXe siècle, qui se pressent pour l’examiner. Charles Darwin lui-même s’interroge ainsi à propos de sa dentition, car la légende dit qu’elle possèderait une double rangée de dents.
« Une danseuse espagnole, Julia Pastrana, mentionnée par Darwin, avait à la fois la face couverte de cheveux et une anomalie analogue dans le nombre des dents. »
D’autres, comme le colonel Duhousset, y voit « connexité entre les désordres dentaires et les pilosités anormales. »
Toute sa vie, Julia sera exhibée dans des salons, sous la férule de son époux. En mars 1860, elle donne naissance à un enfant atteint de la même maladie qu’elle. Le petit garçon ne survit que quelques heures ; Julia Pastrana, elle, meurt cinq jours après.
Cependant l’exhibition ne s’arrête pas avec sa mort. Théodore Lent, qui a fait fortune grâce à Julia, fait alors embaumer le corps de la jeune femme et celui du nourrisson afin de les proposer à des galeries anatomiques.