Quelques mois auparavant, les évêques anglicans, réunis à la conférence de Lambeth, ont en effet admis le recours à d’autres méthodes anticonceptionnelles que la continence dans les cas où une restriction de la fécondité s’imposait et où l’abstinence n’était pas envisageable. Il s’agit donc pour le pape de réagir à ces déclarations et de réaffirmer que la continence sexuelle est la seule méthode licite de contrôle des naissances.
Le rigorisme de la déclaration papale est cependant mal perçu par de nombreux couples catholiques, comme en témoigne la volumineuse correspondance reçue par l’abbé Jean Viollet. Dans leurs lettres au directeur de l’Association du Mariage Chrétien, hommes et femmes font part de leur désarroi face à la sévérité de l’encyclique Casti connubii et interrogent l’abbé sur la licéité de la méthode Ogino.
Pour certains ecclésiastiques, celle-ci apparaît de fait comme un moyen plus acceptable de réguler les naissances, comme le montre cet article paru en 1933 dans La Lumière :
« Les congrès de morale sexuelle catholiques insistent beaucoup, depuis quelque temps, sur l’utilisation rationnelle de la période agénésique, c’est-à-dire de cette période de la vie féminine pendant laquelle les risques de conception sont réduits au minimum. […]
Aussi pouvez-vous lire dans les rapports du dernier Congrès de la Natalité […] :
“Si, d’une part, obéissant aux devoirs positifs vis-à-vis de l’humanité, les époux élèvent la famille que leur situation leur impose, et si, d’autre part, ils reculent devant la charge écrasante d’une progéniture trop nombreuse, qu’ils utilisent dans leur vie d’amour les lois biologiques qui régissent la personne humaine comme unité totale. […]”. »
Et de même, le Dr Laduron, dans l’organe de l’Association du mariage chrétien, précisant la règle formulée par Ogino et Knaus, écrit :
« C’est à nous médecins chrétiens, à la faire connaître à ces ménages – et ils sont nombreux – tiraillés entre les soucis des devoirs et les exigences d’une nature déchue. »