Écho de presse

Années 1920 : L'irrésistible vogue du yoga

le 29/05/2018 par Marina Bellot
le 18/11/2016 par Marina Bellot - modifié le 29/05/2018
Paris-Soir, 07/04/1938 - Source : BnF RetroNews

Dans l'entre-deux-guerre, la pratique du yoga se développe en France, à un moment où toute sa philosophie reste auréolée de mystère.

Au début du XXe siècle, la presse française commence à s'intéresser à la philosophie du yoga, avec un mélange de curiosité et de scepticisme.

En 1903, alors que le terme même est encore quasi-inconnu en France, La Lanterne consacre un article érudit à “la religion Yoga, secte du Brahmanisme, (qui) recherche l'Union de l'individualité humaine avec l'Ame universelle, c'est-à-dire Dieu.

Dans les années 30, la pratique du yoga devient à la mode : des livres sur le sujet sont publiés, les petites annonces pour des cours fleurissent dans la presse promettant souvent monts et merveilles, rester jeune et belle jusqu'à 100 ans par exemple.

“Connaissez-vous le yoga ?” demande Midinette à ses lectrices en 1938 :

"Le travail quotidien empêche la plupart des gens de faire beaucoup de culture physique, qui est cependant nécessaire au maintien d'une bonne santé ; cela est surtout vrai pour les habitants des villes où leurs nerfs sont en outre surexcités par le tumulte et le vertige des occupations ou des plaisirs multiples auxquels ils s'adonnent. C'est pourquoi chacun doit s'efforcer par tous les moyens possibles de retrouver au logis le calme nécessaire au bon équilibre du corps et de l'esprit. En voici un peu connu : le yoga, inventé par des brahmanes hindous nommés les yoghis, qui donne d'étonnants résultats aux dires des Européens l'ayant pratiqué. Très complet, il est à la fois amusant et reposant."

La philosophie même du yoga reste pourtant longtemps mal connue en France, voire battue en brèche par la pensée occidentale. Dans Le Journal, en 1939, on peut lire :

"Ce mot (yoga) signifie union, le but des yogis étant d'arriver à l'union de leur âme avec celle de Brahm, le dieu suprême, dont Brahma n'est que l'hypostase. C'est assez dire que le sentiment qui les domine est, sous le masque de l'humilité, un orgueil sans bornes."