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Le Cri du Peuple
Le Cri du Peuple
Les Unes emblématiques de ce titre de presse
Quotidien créé par Jules Vallès et Pierre Denis, Le Cri du peuple est le journal emblématique de la Commune de Paris. Vraisemblablement inspiré par La Voix du Peuple de Proudhon, son existence est d'abord empêchée par la répression des communards de début 1871, avant que le journal soit purement et simplement interdit sur ordre du général Vinoy – il reparaitra toutefois jusqu'en 1922, malgré de nombreuses difficultés économiques. Farouchement communard, ce journal frondeur typique de l’extrême gauche d’alors a marqué l’histoire du mouvement ouvrier en France.
Si l'existence du journal demeure éphémère, en effet, il paraît d'abord du 22 février au 12 mars 1871, date à laquelle il est interdit sur ordre du général Vinoy, puis du 21 mars au 23 mai de la même année, Le Cri du peuple connut un certain succès puisque 83 numéros paraîtront en tout il passera d'un tirage initial de 50 000 exemplaires à 100 000 sous la Commune, devenant le quotidien le plus lu de la capitale insurgée. Son prix était de cinq centimes. Ses principaux rédacteurs furent Henri Bellenger, Casimir Bouis, Henri Verlet, Eugène Vermersch, Louis Lucipia et Jean-Baptiste Clément, tous unis dans la même haine du Second Empire. Le Cri du peuple était tiré sous grand in-folio (cinq colonnes par page).
Il se présente comme un journal « ardemment républicain ». Patriote, il puisait dans les mythes révolutionnaires et entendait parler directement du peuple au peuple. Favorable à la démocratie directe, il s'oppose violemment au gouvernement de Thiers et la majorité de l'Assemblée nationale jugée trop bourgeoise, favorable aux intérêts capitalistes et éloignée du peuple. La proclamation de la Commune est célébrée dans les colonnes du journal par ces mots : « C'est aujourd'hui la fête nuptiale de l'idée et de la Révolution ».
Dissous au terme de la Semaine sanglante [21 mai 1871 – 28 mai 1871], il n'est relancé qu'en 1883 par Jules Vallès, de retour d'exil (condamné à mort en 1872 pour sa participation à la Commune, il avait été obligé, dès 1871, de fuir vers la Belgique et l'Angleterre). Vallès en resta le rédacteur en chef jusqu'à sa mort en 1885.
Le journal continuera de paraître, dirigée les premières années par Séverine, l'ancienne compagne de Vallès. Il s'éteint en 1922.